Les lève-tôt et les couche-tard auront le privilège d'approcher la faune endémique de près. En particulier la colonie de bouquetins – peu craintifs - facilement observables avant 8h dans les alentours immédiats du cirque rocheux. Les chamois, plus petits et plus nombreux, sont plus faciles à observer.
Spécialistes des terrains escarpés et rocheux, les chamois s'ébattent à une altitude généralement moins élevée que les bouquetins, oscillant entre 800 et 2'300 mètres d'altitude, là où les arbres poussent encore... même si certains spécimens ont été observés sur le massif du Mont-Blanc à 4750 m ! Dans le Jura, ils peuvent coloniser des espaces à très basse altitude, autour de 600 mètres. On estime qu'en Suisse, leur nombre avoisine 100'000 individus.
Si on l'appelle « Bouquetin des Alpes », la réserve pourtant jurassienne du Creux-du-Van présente la particularité d'héberger une colonie de 17 bouquetins, réintroduits par l'homme en 1965. Du fait de l'absence de prédateurs, ils sont particulièrement peu farouches. Il y aurait 30'000 bouquetins dans les Alpes, dont 15'000 uniquement en Suisse qui abrite la plus importante population au monde. Depuis 1960, les populations augmentent continuellement.
On peut s'amuser à calculer l'âge des bouquetins mâles selon la longueur de leurs cornes. 20 cm : 2 ans. 40 cm : 3 ans. 50 cm : 4 ans. 60 cm et plus : 5 ans et plus.
Exterminé de Suisse il y a plus d'une siècle, le lynx est progressivement réintroduit depuis 1971. Dans le Jura, l'ensemble de leur population découle de la réintroduction de deux couples au Creux du Van, entre 1974 et 1975. On en dénombrerait actuellement 150 en Suisse, pays emblématique du repeuplement du félidé en Europe centrale. Haut sur pattes, courte queue, petites oreilles surmontées d'une touffe de poils noirs bien identifiable, le lynx est un solitaire qui occupe des espaces gigantesques (100 à 400 km2).
Le chevreuil est le plus petit cervidé indigène d'Europe. On l'observe là où s'épanouissent de jeunes arbres aux feuilles et bourgeons tendres, au coeur ou à la lisière d'espaces boisés idéalement composés de conifères et de feuillus. C'est le mammifère herbivore sauvage le plus commun dans les forêts de l'hémisphère nord, on estime qu'il y aurait 15 millions de chevreuils dans la seule Europe centrale. Pour les voir... écoutez ! Leur cri s'apparente à un aboiement de chien (on l'appelle d'ailleurs un « aboiement »).
Le chevreuil a un corps fuselé, taillé pour la fuite... et les bonds ! Leurs fines pattes supportées par de délicats sabots pointus leur autorisent des sauts de près de 2 mètres et 6 mètres de long tandis que leur vitesse de pointe atteint 90 km/h.
Voici sans doute l'habitant le plus rare de la réserve du Creux-du-Van. Le grand tétras est l'oiseau emblématique des forêts jurassiennes, éprouvé par la fragilisation de son habitat. Gallinacé, il est particulièrement farouche et vous aurez bien peu de chances de croiser sa discrète route...
Réserve naturelle à la faune et à la flore riches et variées, le Creux du Van abritait également des ours jusqu'à la fin du 18ème siècle. Le dernier d'entre eux aurait été tué en 1870. Le restaurant de la Ferme Robert célèbre chaque année, fin août, le combat entre David Robert et l'un des derniers ours de la région (en 1757) lors de sa célèbre « Fête de l'ours ».
Si vous voyez un animal visiblement en danger, contactez le Service de la faune (032 889 67 70) et en-dehors des horaires de bureau, les gardes-faunes (079 637 34 45 ou 079 637 34 46)
Dans cette ferme perchée à 1000 mètres d'altitude aux abords du chemin des 14 contours (sur les hauteurs de Noiraigue), 200 animaux ont été recueillis. Ce Refuge animalier associatif est ouvert aux visiteurs ; équidés, chèvres, moutons, poules, lapins. Buvette sur place.